Avec La terre paternelle, dont le première édition paraît en 1846 dans L'Album littéraire et musical de la Revue canadienne, Patrice Lacombe signe le tout premier roman de la fidélité ou « roman de la terre », comme on l'appellera plus tard. Ce courant dominera la littérature, au Canada français, pendant près d'un siècle. L'œuvre de Lacombe, à l'allure d'une longue nouvelle, raconte les déboires d'une famille paysanne à la suite de la décision du fils cadet de quitter l'espace paisible de la campagne pour séjourner dans les « pays d'en haut ». Le père, inquiet, décide de « se donner » à son fils aîné moyennant certaines rétributions. Mais l'aîné sera incapable de rencontrer les exigences du père, qui vendra alors sa terre pour se lancer, sans préparation aucune, dans le commerce. Il échouera et émigrera à la ville, lieu de perdition, où sa famille et lui connaîtront la déchéance physique et matérielle. Heureusement, le fils cadet reviendra pour tout remettre en ordre. Né en 1807 au Lac-des-Deux-Montagnes (Oka), Patrice Lacombe a fait ses études au Collège de Montréal et il a été reçu notaire en 1830. Agent d'affaires pour le compte de la Compagnie des prêtres de Saint-Sulpice, où il a passé la majeure partie de sa vie, il a publié La terre paternelle en 1846. Ce roman suffit à lui assurer la renommée car, avec cette oeuvre, il inaugure au Québec la littérature régionaliste et le roman du terroir. Il meurt à Montréal en 1863.